
Le Syndicat unique des Travailleurs de l’Electricité (Sutelec) se veut formel. Il trouve le contrat liant la Société nationale d’électricité (Selenec) et la Start-up Akilee à la fois inquiétant et répugnant.
Le Syndicat unique des Travailleurs de l’Electricité (Sutelec) se veut formel. Il trouve le contrat liant la Société nationale d’électricité (Selenec) et la Start-up Akilee à la fois inquiétant et répugnant. Considérant par ailleurs ce contrat comme une menace grave sur la souveraineté énergétique du pays, les syndicalistes demandent tout simplement sa résiliation.
La bataille engagée par les syndicalistes du secteur de l’énergie contre le scandale présumé portant sur le contrat entre Akilee et la Senelec ne connaît pas de répit. D’autant qu’hier, le Sutelec est venu jeter un pavé dans la mare en appelant les populations en général et les usagers de l’électricité à se dresser contre ce qu’il considère comme un holdup.
En effet, selon le Sutelec, «ce qu’il est convenu d’appeler «Akileegate» peut être qualifié de «criminalité à col blanc» ou, pour faire poli, de «criminalité astucieuse». Selon les travailleurs affiliés au Sutelec, ce contrat constitue un hold-up ourdi au nom d’un soi-disant patriotisme économique. Raison pour laquelle, ils exigent des autorités étatiques la rupture purement et simplement de ce contrat.
Dans la même veine, ils mettent l’Etat en garde sur les risques de tensions sociales qui pèsent sur la Senelec s’il laisse cette forfaiture prospérer. «Le succès du contrat présente d’énormes risques sur notre souveraineté énergétique et va entraîner des répercussions désastreuses sur les ménages avec une inévitable hausse du prix de l’électricité qui est déjà plus que cher», soutient le Sutelec qui, par ailleurs, demande à tous les travailleurs, sans distinction, de rester vigilants et de se tenir prêts pour défendre leur outil de travail.
En outre, le Sutelec souligne qu’Akilee, pour tromper l’opinion nationale, se targue d’avoir fait gagner à Senelec des milliards sur les pertes techniques et non techniques. «C’est archi faux. Les pertes techniques étaient dues essentiellement à la vétusté du réseau de transport et de distribution. D’importants investissements ont été réalisés ces dernières années et ont permis la réduction considérable de ces pertes.
Concernant les pertes non techniques, Senelec regorge de ressources humaines compétentes capables de lutter contre la fraude si les moyens adéquats sont mis à leur disposition. Le cadre légal existe avec l’adoption du projet de loi criminalisant la fraude», clament les syndicalistes. En dehors du contrat de 187 milliards Fcfa dans la gestion commerciale de Senelec, soulignent-ils, Akilee bénéficie aussi de deux autres contrats : un à la production et un autre à la distribution. Mieux, sur les quatre directions d’exploitation de Senelec, la start-up Akilee est présente dans les trois.
C’est pourquoi, le Sutelec interpelle les autorités sur une externalisation des métiers de Senelec et son impact sur les emplois. Car, affirme-t-il, la Senelec ne doit pas confier son chiffre d’affaires à un prestataire, fût-il un ancien de EDF ou de la NASA. «Avec ce contrat qui confie à Akilee l’exclusivité de la vente des coffrets, coupe-circuits et autres accessoires de branchements sur le territoire national, a-t-on évalué le manque à gagner des commerçants dont l’activité principale était la commercialisation de ces articles ?» s’alarment-ils.
Revenant sur Akilee, le Sutelec indique que l’actuel DG d’Akilee était membre du cabinet PMC en charge d’un audit à la Senelec. D’ailleurs, révèlent-ils, c’est après avoir eu accès aux données confidentielles de la société dont il avait la charge de diagnostiquer les dysfonctionnements qu’il a démissionné de son poste pour créer Akilee SA. Un procédé que les syndicalistes jugent mafieux pour s’emparer illicitement d’un contrat d’une bagatelle de 187 milliards Fcfa sur le dos du contribuable sénégalais.
En plus, souligne le syndicat, Akilee est sponsorisée par des intermédiaires n’hésitant pas un seul instant à faire entrave à la réglementation pour une prise de contrôle d’un des secteurs vitaux de notre économie.